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Comment acquérir une mémoire d'éléphant













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COMMENT ACQUÉRIR UNE MÉMOIRE D'ÉLÉPHANT

Clément Auger

 

La mémoire, c'est le processus mental qui fournit spontanément, sous le stimulus du besoin du moment, les données d'information utiles ou agréables au moment présent.

La mémoire, c'est encore et tout aussi bien la résonance rapide, exacte et totale, des circuits imprimés par l'étude ou l'observation des faits.

La mnémotechnie, c'est l'art d'amplifier sa mémoire "naturelle", en appliquant les lois qui permettent d'enregistrer dans notre cerveau des circuits imprimés vivaces, riches et tenaces.

L'exercice de la mémoire ou la "mémorisation", est l'acte ou la série d'actes intentionnels ou naturels par lesquels ces circuits ou mémogrammes deviennent viables et facilement sensibles à la résonance sur demande.

La mémorisation est un processus en trois temps:

1) Réception dans le cerveau, ou super-ordinateur biopsychique.

2) Entreposage "à demeure" dans l'ordinateur.

3) Livraison immédiate sur demande.

Les deux phases dont nous pouvons avoir une bonne maîtrise sont les deux premières. Durant l'entreposage il se produit automatiquement un processus d'intégration qui s'appelle l'incubation.

Mais nous pouvons aider cette incubation et cette intégration par: la révision, la répétition, las associations additionnelles et la structuration.

La première phase de la mémorisation, l'enregistrement, est rendu plus efficace par:

1) L'attention

2) L'observation

3) La concentration

4) La répétition.

Lorsque les deux premières phases de la mémorisation ont été bien faites, la troisième, celle du rappel, se fait automatiquement, naturellement et sans effort.

La loi fondamentale du "flot des idées" dans le cerveau humain est celle de l'association, qui alimente le cerveau en résonateurs par de multiples moyens.

Plus vous employez les techniques de la mémoire, plus vous réduisez la nécessité du procédé ordinaire et aride de la répétition.

Par exemple, c'est tout simplement à force de se répéter (mentalement ou à haute voix) les mots "livre...book", que l'étudiant ordinaire finit par rendre les deux mots interchangeables quand il parle anglais.

Combien plus facile et combien plus rapide sera-t-il pour lui de faire la "connexion" en créant le lien suivant: "Livre... Beauc...oup de mots... beauc...book".

1) Rien ne s'efface de ce que nous avons jamais vu, entendu, senti, ressenti, vécu ou touché.

2) La mémoire, c'est la facilité de résonance des circuits imprimés.

3) L'imagination, c'est la facilité de résonance des diverses parties des millions de circuits que nous avons déjà imprimés dans notre cerveau et c'est aussi, évidemment, la base de la création mentale.

4) Une association mentale ou une association d'idées est tout simplement la résonance de deux réseaux ayant un ou plusieurs résonateurs communs.

5) Plus le circuit sera imprimé solidement, plus sera grande sa vitalité de résonance, plus la facilité de rappel sera grande, plus la mémoire sera vive, exacte et complète.

6) Plus il y a d'associations dans un circuit imprimé, plus il est facile à réévoquer par d'autres circuits imprimés capables de résonance.

7) Il est toujours plus pratique de baser toute étude sur le passage d'une chose connue (circuit imprimé existant) à une chose inconnue (nouveau circuit à imprimer). Donc, baser toutes les méthodes sur des choses déjà connues comme l'alphabet, le calembour, la logique de la phrase.

8) Augmenter la mémoire, c'est augmenter la vivacité du circuit imprimé: c'est augmenter le nombre des résonateurs de rappel en basant tous les systèmes, toutes les techniques, tous les outils employés sur les lois mêmes de l'association.

9) La répétition, moyen de presser encore et encore le circuit imprimé dans le cerveau, est un outil nécessaire. Mais c'est cependant le but des techniques de mémoire de réduire dans toute la mesure du possible le besoin de la répétition.

Les grandes techniques de la mémoire

Nous allons réaliser en cours de route que chacun des outils que nous nous créerons supplémente les autres et que, une fois nos cinq outils de base bien possédés, nous pouvons les combiner à notre guise pour multiplier encore davantage notre efficience de mémorisation.

Les sept maîtres-outils

1) La chaîne de rappel

C'est la construction entre les choses qu'on veut retenir de chaînons de rappel, naturels ou artificiels qui enfilent les divers éléments à retenir comme le joaillier enfile les perles sur le fil de soie.

La chaîne de rappel consiste donc dans la création d'un lien de rappel entre deux éléments à retenir et ce lien peut être:

a) Logique,

b) Visuel,

c) Sonore.

2) Le crochet de rappel

Le crochet est un outil de rappel basé sur un code préétabli, sur une convention préalable, tandis que la chaîne est une association sans données préétablies.

3) L'alphabet chiffré

1: T ou D

2: N

3: M

4: R

5: L

6: J, ch, gé ou gne

7: K, C, gué ou Q

8: F, ph ou V

9: P ou B

10: S ou Z

a) Les voyelles n'ont aucune valeur numérique. Ainsi "rayon" vaut 4 comme "roi", comme "rat", comme "héros.

b) Dans le cas des consonnes doubles, comme dans "mettre", seule la première compte; "mettre" vaut donc 314.

c) Les 'L" mouillés, les "eil", "ail", "euil" sont des voyelles déguisées et ne comptent aucunement.

Exemple: Révolution française - 1789

1 7 8 9

T K F P

D C V B

G Ph

Des Grands Furent Bousculés

4) L'index mental

L'index de rappel est une table, une série de mots-images, un véritable tableau-classeur mental, un véritable cardex mental.

Des images et des mots sont construits d'après l'alphabet chiffré. Ils sont par conséquent facilement repérables pour celui qui connaît bien son alphabet chiffré.

Pour rencontrer tous les besoins ordinaires de la mémoire, il convient évidemment de se bâtir un index de rappel assez volumineux, mais il n'y a aucune nécessité à ce qu'il contienne plus de cent mots-images.

5) La structuration

L'architectonique est l'art de construire, considéré théoriquement et abstraitement. L'architecture, c'est le même art, considéré en rapport avec ses réalisations concrètes.

La structuration (syn. de "architectonique") est le procédé qui consiste à organiser des éléments en un tout, ou à décomposer un tout en ses éléments. La structuration nous donnera des outils forts précieux tels que la classification, l'organisation, et les images composites qui réunissent en elles-mêmes tout un épisode d'histoire, par exemple.

La classification, sous-division de l'architectonique, est l'outil qui permet à tous les libraires du monde entier de s'y retrouver, grâce au système de classification de livres appelé le système Dewey.

6) La répétition

La répétition est l'outil de la mémorisation que plusieurs gens connaissent à l'exclusion de tout autre.

C'est l'outil dont nous voulons minimiser la nécessité.

7) La vision mentale

Les plus grossières ébauches suffiront à "figer" dans une image un très grand nombre de données, comme par exemple un fait historique.

Exercices de concentration

Rayonnement centrifuge et centripète

Le processus est très simple: vous prenez une idée quelconque, disons l'idée de ""chat". Vous en faites le centre d'un cercle mental, en projetant hors du centre un seul mot relié au mot chat; vous revenez immédiatement au mot chat et, de là, vous projetez un autre mot relié au mot "central". Vous revenez, encore et toujours, au mot chat.

Tandis que dans l'entraînement ordinaire des images qui amènerait: "Chat-souris-trappe-Oka-Moine..." et par lequel on s'éloigne à des milliers de milles loin du centre, dans le processus de la concentration, au contraire, on revient sans cesse au centre.

Entraînez-vous à "tirer au moins vingt flèches" hors du centre, revenant au centre après chaque flèche... avec divers mots. Évidemment, il s'agit encore d'un exercice mental qui peut remplir le temps inemployé.

La revise mentale

Cet exercice est un entraînement de récapitulation mentale. Il deviendra excessivement précieux pour les étudiants et tous ceux qui ont souci de parfaire leur culture.

Les yeux fermés, refaites une courte marche que vous faites souvent, en revoyant avec les yeux de l'esprit le plus de détails possible.

Cet exercice peut s'appliquer à toute activité courante ou récemment vécue. Par exemple, le soir, on peut repasser le détail de ses allées et venues, de ses faits et gestes, au cours d'une heure donnée de la journée, soit de trois heures à quatre de l'après-midi. Une fois les "jambes mentales" entraînées, on peut étendre l'exercice à toute la journée qui vient de finir, en commençant au réveil. Cet exercice servira à rendre plus riche l'impression des données acquises par l'esprit. Son utilité première sera dans la revise immédiate de tout ce que l'on lit. Le fait de savoir qu'on aura à faire l'exercice le soir "force" l'attention à devenir plus alerte.